La Ligue togolaise des droits de l’homme (LTDH) a publié en novembre 2019, un rapport sur de présumés cas de tortures et de violence policière au Togo. Mais, l’image utilisée à la page de garde du rapport de cette association en charge de la protection et de la promotion des droits de la personne, n’est pas du Togo. Elle est sortie de son contexte.
Sans commenter le contenu du rapport, Togohceck a pu vérifier l’image à la page de garde, dont les contours sont floutés et s’est rendu compte que l’image n’a aucun lien avec le Togo.
D’abord, l’environnement dans lequel s’est déroulée la scène démontre qu’il ne s’agit pas du Togo mais en Occident.
L’architecture des bâtiments sur la photo est un autre indice que cela ne correspond pas au style de construction au Togo.
Troisième indice, la combinaison des policiers n’est pas celle portée par la police au Togo lors d’encadrement des manifestations publiques.
Et, avec la technique de recherche inversée sur Google, Togocheck a pu constater que l’image est utilisée depuis 2017 au moins, par des médias en France, pour illustrer des articles de violence policière.
Celle, floutée, et utilisée à la page de garde du rapport de la LTDH, a été prise le 14 juin 2016 à Paris en France par Philippe Wojazer, un reporter photo de l’agence de presse Reuters au cours d’une arrestation musclée lors d’une manifestation contre la loi sur le travail.
Contactée par Togocheck, la Ligue togolaise des droits de l’homme confirme que l’image n’est pas du Togo.
« En cas de violence policière, nous n’utilisons pas dans nos rapports, les images réelles des corps habillés concernés, dans le souci de les protéger aussi », a confié un des responsables de la Ligue.
L’utilisation des images sorties de leur contexte peut remettre en cause l’histoire racontée ou encore la crédibilité de l’auteur.
En utilisant des images prises sur internet, il est aussi important de mentionner la légende et la source.
Par Jacques Amen / Carole Viagbo / Sylvio Combey