Une inquiétude commune aux fumeurs et non-fumeurs est relayée sur les réseaux sociaux. Il s’agit de savoir si la fumée des cigarettes qu’elles soient classiques ou électroniques peut être un vecteur de transmission de la Covid-19.
L’inquiétude est fondée, puisque depuis le début de la pandémie, le nez et la bouche, voies les plus sollicitées pour fumer sont également celles qui sont reconnues comme principaux lieux de réplication du virus.
Aucune preuve de contamination
Il est déjà reconnu que le tabac nuit gravement à la santé que ce soit pour le fumeur ou son entourage. Selon le centre national contre le Tabac, (CNCT), institut public de lutte contre le tabagisme en France, la fumée de cigarette recèle jusqu’à 4 000 composés chimiques, dont au moins 50 sont cancérigènes. Elle représente un danger mortel aussi bien pour les fumeurs que pour les non fumeurs.
Pour comprendre si la fumée des cigarettes transporte le virus de la Covid-19, Togocheck a contacté des spécialistes du ministère de la santé et de l’hygiène publique, et ceux de l’organisation mondiale de la santé au TOGO. Selon eux, « la fumée de cigarette n’est pas un vecteur de transmission de la Covid-19. Mais, ajoutent-ils, « le tabagisme est un facteur de fragilisation des muqueuses respiratoires et de sensibilité augmentée pour les infections.»
Dans une déclaration publiée le 11 mai 2020 et titrée “Déclaration de l’OMS : tabagisme et Covid-19”, l’Organisation Mondiale de la Santé indique que « Des experts de la santé publique réunis par l’OMS le 29 avril 2020 pour faire un bilan des études ont conclu que les fumeurs risquaient davantage de contracter une forme sévère de la COVID-19 que les non-fumeurs.». Selon l’OMS, « Le fait de fumer affaiblit la fonction pulmonaire, rendant l’organisme moins résistant aux coronavirus et à d’autres agents pathogènes »
Dans la section « Questions-réponses sur le tabagisme et la COVID-19 » publiée le 27 mai 2020 sur son site internet, l’OMS indique que « Au moment de la rédaction de ces questions-réponses, aucune étude ayant fait l’objet d’un examen par des pairs n’avait évalué le risque d’infection par le SARS-CoV-2 associé au tabagisme. »
L’agence onusienne poursuit en précisant que « Toutefois, les consommateurs de tabac (cigarettes, pipes à eau, bidis, cigares, produits du tabac chauffés) sont sans doute plus vulnérables face à la COVID-19 car lorsque l’on fume, les doigts (et potentiellement les cigarettes contaminées) sont en contact avec les lèvres, ce qui augmente la possibilité de transmission de virus de la main à la bouche. (…)
Doubler les distances
Une hypothèse soutenue, notamment par le CNCT, est que les virus peuvent se loger dans les nuages de fumée émis lorsqu’une personne fume ou vapote. « Ce qui est certain, c’est que les particules présentes dans la vapeur exhalée par les vapoteurs infectés par le coronavirus sont potentiellement porteuses du virus et peuvent être à l’origine de contaminations par vapotages passif et ultra-passif au même titre que pour le tabagisme », explique le centre sur son site.
Selon le CNTC, pour minimiser ces risques, il est important de respecter une distance de sécurité d’au moins 10 mètres avec les fumeurs. « Les nuages de fumée et de vape produits sont détectés jusqu’à 10 mètres autour de l’usager. Dès lors que ces nuages sont potentiellement contagieux, une telle distance de sécurité doit être respectée.
Le Tabagisme est nocif pour la santé. Il est vrai qu’à ce jour, aucune étude ou des travaux n’ont prouvé que la Covid-19 peut se transmettre via la fumée ou les vapeurs des cigarettes, émises par une personne contaminée, même si plusieurs organismes et personnes impliquées dans la lutte anti-tabac, soutiennent le potentiel infectieux de ces fumeurs.
Mais, comme l’a notifié l’OMS c’est l’action de fumer en elle-même qui constitue un facteur de risque de contamination, en portant vers la bouche et le visage, des mains ou des cigarettes potentiellement infectées. Le meilleur moyen de se prémunir reste de garder une bonne distance physique d’au moins 10 mètres de tout fumeur tout en prenant soin de porter un masque de protection et de se laver les mains régulièrement.