Faux : Cette image n’a pas été prise à la prison civile de Lomé

Sur WhatsApp est relayée une image avec la mention « Prison civile de Lomé » en dessous. Sur l’image, on voit plusieurs personnes, hommes comme femmes, habillées et couchées à même le sol dans une mare de sang. (…) Pourtant, les recoupements indiquent que cette photo n’a aucun lien avec le Togo, ni avec la prison civile de Lomé.

Sur WhatsApp est relayée une image avec la mention « Prison civile de Lomé » en dessous. Sur l’image, on voit plusieurs personnes, hommes comme femmes, habillées et couchées à même le sol dans une mare de sang.

En observant la photo, on peut déterminer qu’elle a été prise en plongée à l’intérieur de la partie supérieure (à l’étage) d’un immeuble. De l’inertie des personnes, on peut déduire qu’elles sont mortes. A proximité des corps sur le sol carrelé, on retrouve 3 chaises en désordre et au fond, une autre chaise identique aux 3 autres se trouve à côté d’une poubelle. L’image montre également trois piliers couverts de sang et partiellement les balcons du premier étage avec du linge étalé dessus. (Capture d’écran)

Capture d’écran de l’image relayée sur WhatsApp

Tout porte à croire que la personne qui a fait la mention « prison civile de Lomé » en dessous de cette image, voudrait faire croire qu’une tuerie s’est déroulée dans la prison civile de Lomé.  Pourtant, les recoupements indiquent que cette photo n’a aucun lien avec le Togo, ni avec la prison civile de Lomé.

L’origine de cette image              

Une recherche inversée d’images montre que le cliché circule sur les plateformes Twitter (ici, ici, ici, ici, ici), Facebook (1, 2) et des médias en ligne (ici) depuis avril 2015. Les publications portent les mêmes légendes en anglais, en espagnol, en portugais : « KenyaAttack #Garissa ».

Elles indiquent qu’il s’agit de 147 étudiants tués par des terroristes somaliens au Kenya. En commentaires sous les différentes publications, plusieurs internautes ont exprimé leur mécontentement par rapport à cette tuerie d’étudiants. Une autre recherche avec les mots clés « attaque+Garissa+Kenya » a conduit vers plusieurs sites en lignes ayant écrit des articles en lien avec cet événement à la même période, soit en avril 2015.

Des articles que nous avons consulté tour à tour (ici, ici, ici, ici, ici), on retient que le jeudi 2 avril 2015, des islamistes appartenant au groupe islamique Shebab ont attaqué l’université de Garissa, située au Kenya à 150 kilomètres de la frontière avec la Somalie. Il s’agit d’après les sources de l’une des attaques les plus sanglantes perpétrées par les djihadistes somaliens. Comme bilan de l’attaque, au moins 147 personnes, essentiellement des étudiants, ont été tuées.  

Les forces kényanes de sécurité ont mené à la suite une opération pour reprendre le contrôle de l’Université. A la suite de la prise d’assaut, les quatre terroristes ont été tués. D’après le ministère de l’Intérieur, au moins 79 personnes avaient été blessées, «587 personnes ont été évacuées » de l’université, sans préciser si les 500 étudiants figuraient parmi les otages que les chebab disaient encore détenir ou s’il s’agissait d’étudiants cachés durant l’attaque.           

En visitant le site officiel du Ministère de la Justice et de la Législation (ici), aucune image ni information allant dans le sens de cette image n’y ’a été trouvée. Aussi, aucune source d’information crédible ni média officiel au Togo n’a communiqué sur cette image.   

Contacté par Togocheck, le Directeur de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion, Idrissou Akibou, a indiqué que « Je ne reconnais pas cette architecture de l’infrastructure pénitentiaire à la prison civile de Lomé ni dans aucune autre dans notre pays. »               

Cette photo a été sortie de son contexte et n’a clairement aucun lien, ni avec la prison civile de Lomé, ni avec aucune prison au Togo.

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