Les délais de fabrication des vaccins contre la Covid-19 n’influencent pas leur fiabilité

Illustration : fabrication de vaccins

« La Covid-19 est une farce, son vaccin aussi », « Pourquoi en moins d’un an ils ont pu mettre au point un vaccin ? » « La fabrication du vaccin contre la Covid-19 a sûrement été bâclée. Il n’est pas fiable. Je ne me ferai pas vacciner.» Les commentaires et remarques sur la fiabilité des vaccins sont nombreux sur les réseaux sociaux.

Ces rumeurs se multiplient davantage depuis l’annonce du début de la campagne de  vaccination contre la Covid-19. D’aucuns laissent croire que la rapidité avec laquelle ces vaccins ont été fabriqués jouerait sur sa crédibilité. Cette information crée de multiples réactions négatives, mais ne sont pas fondées. Selon les autorités sanitaires les vaccins actuellement existants sont sans danger et respectent toutes les normes de fabrication des vaccins.

Élaboration d’un vaccin en général : ce qu’on en sait      

Selon l’encyclopédie mondiale libre, Wikipédia, la vaccination est définie comme “l’administration d’un agent antigénique, le vaccin, dans le but de stimuler le système immunitaire d’un organisme vivant afin d’y développer une immunité adaptative contre un agent infectieux.                                

La fabrication d’un vaccin se révèle complexe puisqu’elle est divisée en plusieurs étapes qui prennent une durée plus ou moins longue. Une raison pour laquelle sa production prend effectivement beaucoup de temps. Selon un article du quotidien français d’informations, LesEchos.fr, dans le processus de fabrication d’un vaccin, ” (…) il y a d’abord la phase dite préclinique pour identifier des antigènes qui pourraient entraîner une réponse immunitaire. Puis une seconde, qui nécessite beaucoup plus de patience puisqu’elle concerne les expérimentations.

L’article poursuit en précisant : ” La première étape de cette seconde phase consiste à tester le produit sur le modèle animal. D’abord pour évaluer sa potentielle toxicité (s’il implique des effets secondaires comme des atteintes neurologiques) puis son efficacité sur les animaux. Ensuite, le vaccin est injecté à des hommes, tous volontaires. Une dizaine pour commencer, puis on augmente le contingent d’une centaine de personnes en phase 2.» Une série d’explications fournies par le Docteur. Jean-Daniel Lelièvre, chef du service de maladies infectieuses et d’immunologie clinique à l’Hôpital Henri Mondor et spécialiste des questions liées aux vaccins.   

L’élaboration d’un vaccin s’échelonne habituellement sur 10 à 15 ans. Le vaccin développé le plus rapidement, celui contre Ebola, a exigé cinq ans d’efforts. Entre chacune des étapes pour développer un vaccin, on marque habituellement une pause. Celle-ci permet aux scientifiques de minutieusement analyser leurs résultats avant de passer à la prochaine phase, et aux investisseurs d’interrompre leur implication si l’issue du projet devient trop incertaine, relate le 26 mai 2020 le site Ledevoir, un quotidien d’information Canadien.   

Dans un communiqué titré “Processus et délais de fabrication des vaccins contre la grippe pandémique (Grippe pandémique H1N1), publié le 6 août 2009, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) renseigne que « Après l’identification et l’isolement d’une nouvelle souche de virus grippal susceptible de donner lieu à une pandémie, il faut environ 5 à 6 mois pour pouvoir commencer à se fournir en vaccins homologués. Ce délai est nécessaire parce que le processus de fabrication comporte de nombreuses étapes, chacune d’entre elles nécessitant un certain temps. »       

Pourquoi le vaccin contre la Covid-19 a été découvert si rapidement ?         

The Conversation, une organisation de presse indépendante à but non lucratif qui se consacre à la diffusion des connaissances d’experts pour le bien public indique dans un article publié sur son site internet que ” Normalement, un délai de dix ans serait nécessaire pour mettre un nouveau vaccin sur le marché (…)”.  Mais, « La crise de la Covid-19 montre qu’il est possible de raccourcir ce délai dans la mesure où des ententes d’achat ont déjà été conclues entre des fabricants et différents pays.”, et que “(…) les nouvelles technologies utilisées pour la fabrication des vaccins peuvent aussi permettre de raccourcir les délais. (…)

Sur la question des délais de 10 ans minimum qui s’écoulent lors de la mise au point d’un vaccin, Mark Toshner, spécialiste des essais cliniques de l’Université de Cambridge au Royaume-Uni (qui n’a participé à aucun des essais en cours), indique que « ces 10 années ne servent pas à s’assurer que le vaccin est sans danger ; ce sont des années passées à lutter contre l’indifférence, les impératifs commerciaux et la bureaucratie ».

Au regard de l’urgence de la situation, le premier vaccin à être homologué est celui de Pfizer et BioNTech. Autorisation accordée par l’Agence européenne du médicament  le 28 décembre 2020. À sa suite, trois autres vaccins, notamment celui de Moderna, AstraZeneca et le vaccin Janssen de Johnson & Johnson (J&J) ont été tour à tour homologués et leur utilisation effective.(1,2,3)

Des standards internationaux à respecter

Docteur Awoussi Sossinou, médecin épidémiologiste spécialiste de santé publique au Togo explique à Togocheck qu’il existe des standards internationaux en matière de fabrication d’un nouveau produit de santé. Dans ce sens, quelle que soit l’innovation opérée dans le domaine de la santé, celle-ci devra respecter le minimum requis de normes en vigueur pour être mise sur le marché. Le processus de fabrication de vaccin n’échappe pas à cette règle pour le bien de la santé publique.

Il poursuit « le monde a déjà expérimenté les coronavirus humains mais surtout animales de même que d’autres viroses proches. Pour cela, à partir de connaissances pré requises, les grandes institutions de recherche ont pu découvrir très rapidement ces vaccins anti Covid-19 pour lesquels les essais cliniques sont concluants.»

Par ailleurs, selon le médecin épidémiologiste, le contrôle de la qualité et de la fiabilité d’un vaccin est toujours continu même après son homologation. Une fois que les vaccins commencent à être administrés, les autorités nationales et l’OMS surveillent en permanence les effets secondaires indésirables possibles – et en déterminent la gravité – ainsi que les réponses de ceux qui ont été vaccinés. L’innocuité du vaccin est primordiale, avec des évaluations régulières et des études cliniques post-homologation pour rendre compte de son innocuité et de son efficacité.

Des études sont souvent menées pour déterminer combien de temps un vaccin donné reste protecteur, explique l’OMS  sur son site internet. À l’issue des essais cliniques, menés dans des hôpitaux un peu partout dans le monde, le laboratoire qui a mis au point un vaccin constitue un épais dossier présentant les résultats des tests et détaillant ses procédés de fabrication et de contrôle de la qualité, qu’il soumet aux autorités réglementaires de chaque pays (1).

Pour conclure

Les courts délais de fabrication n’influencent pas la fiabilité des vaccins contre la Covid-19 qui ont été produits. Avant leur homologation et leur utilisation, ces vaccins suivent des étapes bien précises et obligatoires visant à garantir leur efficacité et leur fiabilité.

Comme le précise le médecin épidémiologiste, Docteur Sossinou Awoussi, « la vaccination est l’intervention de santé publique la plus efficace au monde et je voudrais profiter pour rappeler ici que seul le vaccin peut nous sortir de cette épidémie nonobstant son délai de fabrication mais qui répond bien sûr aux standards internationaux ».

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