Depuis fin janvier 2025, des publications partagées sur les réseaux sociaux prétendent que le président des Etats-Unis Donald Trump a donné cinq raisons pour justifier l’absence des présidents africains à son investiture.
Le message viral publié sur la messagerie WhatsApp dit:
“États-Unis
Donald Trump expose les raisons pour lesquelles il n’a invité aucun dirigeant africain à son investiture
Donald Trump, président élu des États-Unis d’Amérique, lors de son investiture ce lundi 20 janvier, lors d’une conférence de presse tenue à Washington, à la Maison Blanche, a déclaré les véritables raisons qui l’ont poussé à ne pas inviter les Africains et les a ensuite appelés. chiens.
Lors de la conférence, Donald Trump a posé cinq questions :
1° Si après 50 ans d’indépendance vous n’avez pas construit les infrastructures nécessaires à votre peuple, êtes-vous humain ?
2° Si vous vous asseyez sur l’or, les diamants, le pétrole, l’uranium, le fer, le cuivre, l’argent, le magnésium, le pétrole brut, le gaz, si votre peuple meurt de faim, sans santé et sans quoi vivre, avec une éducation terrible, vous ressentez ceci façon humaine ?
3° Si vous êtes au pouvoir, vous achetez des armes à l’étranger pour tuer vos propres citoyens, êtes-vous humain ?
4° Si vous méprisez et tirez sur vos propres citoyens comme pour rien, qui les respectera ?
5° Si vous devenez voleur dans votre propre pays, en volant toutes les ressources destinées à votre pays, alors que la plupart de vos frères sont misérables, affamés et vivent très mal, est-ce être humain ?”
Ces affirmations ont été reprises sur Facebook et par le site en ligne Nouvelledafrique.tg. De nombreux utilisateurs semblent croire à cette information et postent en commentaires des avis positifs sur cette supposée déclaration de Donald Trump.
Pourtant cette information est une fausse déclaration attribuée à Donald Trump. Il n’y a aucune preuve qui confirme que Donald Trump ait fait de telles déclarations lors de son investiture.
Vérification
La rédaction de Togocheck a tenté de contacter le site en en ligne Nouvelledafrique.tg en vain. Sur le site aucun contact laissé et pas moyen de les joindre. Le rédacteur du site a été contacté sur sa page Facebook pour plus d’informations mais nous n’avons obtenu aucune réponse.
Nous avons consulté les canaux de communication du président américain ainsi que ceux du gouvernement américain et nous n’avons trouvé aucune trace de cette déclaration.
D’après nos recoupements d’informations aucune de ces 5 supposées raisons attribuées au président américain n’est vraie. Bien que les informations disponibles en ligne montrent que l’investiture de Donald Trump a été marquée par l’absence de nombreux dirigeants africains, il n’y a aucune déclaration de la part de Trump sur le sujet.
Le 20 janvier 2025, Donald Trump a prêté serment pour la seconde fois, lors d’une cérémonie au Capitole, à Washington. Il devient officiellement le 47ᵉ président des Etats-Unis, ceci après son échec contre Joe Biden en 2020.
Dans son discours d’investiture, il a dressé un portrait sombre de l’Amérique actuelle, mais a promis que « L’Amérique sera bientôt plus grande, plus forte et bien plus exceptionnelle que jamais ». « À partir de ce jour, notre pays va prospérer et être à nouveau respecté dans le monde entier.», a-t-il lancé, en affirmant que « l’âge doré de l’Amérique commence maintenant ». Il ajoute également: « Aujourd’hui, je vais signer une série de décrets historiques. Avec ces actions, nous allons commencer la restauration complète de l’Amérique et la révolution du bon sens. » Et, d’après plusieurs sources consultées l’absence des présidents africains à l’investiture n’a été évoquée nulle part dans son discours.
Traditionnellement, aucun politicien étranger n’est invité à l’investiture d’un président américain. Toutefois, Donald Trump a fait exception en invitant le président chinois Xi Jinping et des dirigeants conservateurs du monde entier, comme le président argentin Javier Milei et la première ministre italienne Giorgia Meloni. Pour la première fois dans l’histoire des États-Unis, un président élu accueille des dirigeants étrangers pour l’une des traditions politiques les plus américaines : le transfert pacifique du pouvoir. C’est ce qu’on peut lire dans un article du site web de l’agence de presse Associated Press, en date du 19 Janvier 2025.
Ont été aussi invités, le Premier ministre hongrois Viktor Orban, ou encore les présidents d’Argentine, du Salvador et l’ex-président brésilien Jair Bolsonaro. Éric Zemmour président du parti Reconquête, l’eurodéputée du parti, Sarah Knafo, Louis Sarkozy, Marion Maréchal ainsi qu’une délégation de trois élus du Rassemblement national sont les uniques Français à avoir été invités. Tant de personnalités dont Donald Trump est proche sur les plans personnels ou politiques.
D’après le site 20minutes.fr Donald Trump a fait de son 20 janvier un rendez-vous mondial. Ces dirigeants populistes invités, les absences remarquées des alliés historiques dénotent d’une rupture avec la tradition qui reflète sa vision politique internationale.
Cependant, la surprise vient de l’absence totale de dirigeants africains, malgré les rumeurs sur les réseaux sociaux qui ont affirmé le contraire. Alors que l’événement attire des invités prestigieux de la droite et de l’extrême droite d’Europe et d’Amérique du Sud, aucun dirigeant africain, n’a été convié à cette cérémonie marquante.
Selon un article du site d’information Europe1 publié le 17 janvier 2025, les dirigeants africains n’étaient pas les seuls écartés à l’investiture de Trump. De grandes personnalités et dirigeants européens n’ont pas non plus reçu d’invitation. Donald Trump a envoyé des invitations selon ses positions politiques, et a mis de côté les alliances historiques.
Ainsi, le président français Emmanuel Macron, ou encore Marine Le Pen n’étaient pas non plus présents à Washington. De plus, les représentants du Royaume-Uni ou de l’Union européenne, comme Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, ont également été écartés de l’événement. C’est ce qu’on peut lire dans un article de francetvinfo; des politiciens populistes ou autoritaires pour lesquels Donald Trump voue un profond respect.
Relation de Donald Trump avec l’Afrique
Accusé d’avoir largement ignoré le continent, où il ne s’est jamais rendu lors de son premier mandat, Donald Trump ne fait jamais référence à l’Afrique dans ses discours. Si ce n’est sous le prisme de la menace migratoire. D’après un article de France24 en date du 21 Janvier 2025, le président américain avait déclaré que “Le Congo, en Afrique, a libéré beaucoup de gens de leurs prisons et les a amenés aux États-Unis. Voilà ce qui arrive à notre pays”. Une affirmation qui a été démentie par les autorités congolaises.
Plusieurs articles relèvent des inquiétudes sur les relations de Donald Trump avec l’Afrique. Si à ce jour les noms des conseillers Afrique n’ont pas encore été dévoilés, le premier mandat de Donald Trump donne une idée sur les actions qu’il pourrait déployer dans le continent. Dans son lot d’actions conservatrices, Donald Trump a aussi réactivé une politique qui interdit le financement par les États-Unis d’ONG internationales qui soutiennent ou informent sur l’avortement. Selon un article publié le 06 Février 2024 par la DW, un second mandat de Donald Trump impliquerait moins de multilatéralisme et d’engagement pour le climat et une politique migratoire plus stricte.
En conclusion…
Les prétendues raisons attribuées à Donald Trump sur l’absence des dirigeants africains à son investiture sont fausses. Il n’y a nulle part aucune trace de cette déclaration.
